KATHERINE LAPIERRE
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ARCHITETTURA (IR)RAZIONALE – British School at Rome
Résidence de recherche et de création pour architectes à la British School at Rome, CALQ, 2011.

Les recherches que j’ai menées avec le projet que j’ai réalisé dans le cadre de la résidence en architecture à la BSR en 2011 m’ont conduite à documenter un ensemble d’architecture fasciste et le quartier résidentiel de Garbatella situé au-dessus de la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome (San Paolo Fuori le Mura). Le projet comprend une série de photographies et un court documentaire vidéo qui sont le résultat de mes recherches centrées sur l’état actuel des principaux exemples d’architecture fasciste qu’il m’a été possible de documenter : l’EUR (ou E42 acronyme d’Esposizione Universale di Roma), la città Universitaria, La Garbatella. Le documentaire vidéo  « Garbatella - A walk with Jacopo Benci » est composé à partir de la trame narrative de l’historien de l’art, Jacopo Benci.

​L’intention de Mussolini a été de construire une troisième Rome. C’est l’espace des grands décors mussoliniens, de son Foro Italico - d’abord appelé Foro Mussolini - comme scène de propagande. L’architecture futuriste de l’ère fasciste a infiltré la ville d’un peu partout et a contribué à son développement. En Italie, l’architecture fasciste a imposé l’idée d’une projection infinie à l’échelle monumentale.
Architectures documentées : 
Palazzo della Civiltà Italiana, EUR; Basilica dei SS. Pietro e Paolo, EUR; Palazzo dei Congressi, EUR; Museo della Civiltà Romana, EUR; Bagni pubblici e residenze, Lotto XIII – fabbricato 1, Garbatella; Cinema-teatro e residenze, Lotto XII – fabbricato 6, Garbatella; Chiesa di San Francesco Saverio, Garbatella; Piazza Augusto Imperatore; Obelisk, Piazza Lauro de Bosis, Foro Italico; Palestra del Duce, Foro Italico; Stadio dei Marmi, Foro Italico; Piscine Coni, Foro Italico; Accademia di Educazione Fisica, Università degli Studi, Foro Italico; Istituto Storico e di Cultura dell’Arma del Genio; Piramide di Caio Cestio; Stazione di Roma Termini; Città Universitaria La Sapienza ; Poste Italiane della Piazza Bologna (Mario Ridolfi and Mario Fagiolo, 1933); Poste e telecominicazioni Italiane sulla Via Marmorata (Mario de Renzi, Adalberto Libera, 1933) ; Casa della Gioventù italiana del Littorio Lato sud (Luigi Moretti, 1933-37 )


« Garbatella - A walk with Jacopo Benci »
[vidéo 18’-32’’]
Le quartier Garbatella m’a principalement intéressée parce que l’inspiration initiale de ses architectes est le modèle vernaculaire, du village ; tandis que l’architecture totalitaire est imaginée à partir des théories de l’art pour toucher plus directement, donc collectivement les sentiments humains qui lui sont utiles, tels que : la terreur, la volonté de domination, la mégalomanie. Garbatella est un quartier populaire qui se gentrifie. Il est d’abord nommé « La Borgata Giardino Concordia » puis appelé, peu après la fin des travaux, Garbatella qui veut dire accueillante et belle, par ses habitants. Elle représente un exemple porteur d’un langage architectural se rapportant à la tendance éclectique de la fin du XIXe siècle, loin des canons classiques favorisés par le régime et qui témoigne d’une tendance réprimée par les visées du pouvoir.
C’est sous le régime socialiste que le projet est engagé par des promoteurs immobiliers pour édifier des logements ouvriers. Garbatella a été érigée entre 1920 et 1931, répondant à un large projet d’industrialisation de cette partie de Rome, et de la nécessité d’y loger une classe ouvrière en expansion. C’est à l’initiative du parti socialiste italien et de l’I.C.P. (Istituto Case Populari) que les grandes lignes du projet sont trouvées. Avec l’arrivée du régime fasciste, l’aménagement urbain se poursuit, devenant un symbole du pouvoir totalitaire et du contrôle strict de la population. Les nouvelles constructions serviront à reloger les habitants expropriés du centre-ville, où le régime découpe des grands axes dessinant de nouvelles perspectives, à l’image d’un pouvoir fort.
 
Les cours intérieures sont la marque des immeubles du quartier. Avec la montée du régime, elles sont pensées comme des inversions du système panoptique. Les potagers sont transposés en espaces d’entrainement militaire et de surveillance où l’officier-concierge servait de dénonciateur. C’est l’envers d’un décor, la façade sur cour est différente de la façade sur rue.
 
De 1922 à 1926, le parti fasciste est un parti en force parmi d’autres et c’est dans la seconde moitié des années 1920 que les symboles du pouvoir transforment le message qu’on avait confié à l’architecte. À Garbatella, sous le régime fasciste, l’école primaire E. Battisti (1929-30) est surmontée de quatre aigles porteurs du message impérial lancé par Mussolini. L’aigle est repris à Napoléon et à l’antiquité comme symbole de force. Dans un geste tout aussi impérial, un axe linéaire lie l’école à la garderie, celle-ci par l’architecte Sabatini relève du style de la villa pompéienne. L’Église Damiano Sauli (1931-1933) annonce pour sa part le style épuré, basé sur les canons classiques de l’architecture fasciste remarquable à l’EUR et à la città Universitaria. Aussi à Garbatella, Giuseppe Nicolosi en précurseur réalise en 1931 un exemple du style architectural rationaliste italien, c’est-à-dire d’architecture fasciste ou futuriste.

contenu, © Katherine Lapierre 2018
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